Pourquoi un congé sabbatique ?

Après de nombreuses années d'enseignement  et ayant la possibilité d'obtenir un congé sabbatique de notre employeur, Evelyne et moi avons décidé de donner un peu de notre temps pour aider Soeur Thérèse BEUDIN dans son projet débuté en 2007 à Bertoua au Cameroun


Une ferme modèle avec l’aide de plusieurs mains des différentes parties du monde

Par kaigamabertoua09
Editorial:
Kaïgama est un petit village de l’arrondissement de Bertoua, c’est dans la région de l’Est Cameroun. Ce village est situé à 15 Km environ du centre urbain de la ville de Bertoua et à quelques dizaines de kilomètres de la ville de Dimako. Le village est peuplé par un groupe ethnique appelé: Baya (ou Gbaya). Il compte environ 100 centaines de personnes qui vivent essentiellement de l’agriculture de subsistance. Notons en passant que les techniques culturales pratiques par les populations sont restées archaïques ainsi que l’outillage qui est composé de: houes, machettes, limes pour la plupart. Le village est presque dépeuplé de sa jeunesse qui vit en ville, ce qui cause un très grand tord à celui-ci et pose avec accuité la question de l’exode rurale. Situé en zone de transition entre la forêt et la savane, le sol très riche est couvert par une couche d’humus dont la profondeur varie entre 15 et 20 cm.Sr Thérèse Beudin
Une idée géniale: la création d’une ferme
Tout commence au courant de l’année 2007, quelques années après l’installation à Bertoua de  la congrégation des Soeurs de Saint Joseph de Cluny . Sr Thérèse (née dans une campagne française et fille de fermier) et Sr Solange (de nationalité congolaise). Dans leurs réflexions quotidiennes, ne cessent d’exhorter la jeunesse et qui veulent les entendre sur le « trésor » qui est caché dans la terre, il suffit tout simplement de la mettre en valeur. Lors d’une randonnée sur sa bicyclette, Sr Thérèse fait la connaissance d’un jeune chef très dynamique qui épouse l’idée de la ferme et offre à prix coûtant quelques hectares de terrain pour concrétiser une idée qui a très longtemps été l’objet des nuits sans sommeil des soeurs Thérèse Beudin et Solange. Avec l’appui de la main d’oeuvre locale qui ne tarde pas à aimer le projet, 5 hectares de terrain sont préparés pour la circonstance. Avec l’appui de ses consoeurs et des novices, la mise en valeur effective de la ferme débute.  (photo novices)
Quelques résultats aujourd’hui:
La ferme en ce moment est un attrait pour tous les usagers de la route Bertoua-Abong/Mbang. Que l’on soit à pieds à motos ou en voitures, la mise en valeur de la terre et des espaces ici observée ne laisse indifférent aucun passager. Les plus curieux marquent un temps d’arrêt pour visiter les installations qui ne manquent pas d’éloges.
  • 500 boutures de poivrier mis en pleine terre au mois de septembre 2008, au pieds des cacaoyers et des arbres trouvés sur place, serviront comme modèle expérimental de domestication une épice très chère aux populations du Cameroun et que l’on retrouve sur tous les marchés. Les plants en pleine croissance dans la ferme viennent de Penja, une localité située aux alentours de Douala, poivre de renommée mondiale. Les  boutures ont été produites par M. Métomo René. Pour aider les populations de la région de l’Est en générale et des localités proches de Bertoua en particulier, une recherche de la qualité du poivre dit « sauvage » est menée ici. Quelques échantillons prélevés dans le village de Grand-Mboulaye avec le concours de Benjamin Aïto (jeune qui a passé six mois d’observation dans la ferme de Kaïgama) ont été envoyés en France chez des spécialistes des épices justement pour apprécier la qualité de ce poivre. Si jamais la qualité s’avère appréciable, la domestication de poivre dont le nom sera à déterminée avec le concours des populations s’en suivra.dsc01154Association poivre et arbre sauvage
  • 4000 rhizomes de macabo ont été mis en terre entre les plants de cacaoyers et de bananiers. Le macabo est de la famille du taro. Il est cultivé pour ses tubercules qui sont consommés sous des formes diverses, mais aussi pour ses feuilles qui sont consommées tant par les hommes que les porcs et pour la volaile. En moyen un pied de macabo rapporte à un fermier/planteur 200 FCFa, l’équivalent de 4 dollars américains. Au bout d’une année, la ferme pourra réaliser une affaire de 800 000 Fcfa aux bas mots.
  • 2 hestares de cacao soit 2000 plants ont été mis en place en mars 2008. Les plants ont entre 0,6 m et 1 m de hauteur. Cette option est une façon d’encourager la jeunesse rurale à revenir sur les cultures de rente jadis abandonnées pendant les années de la rude crise économique. En outre, la culture du cacao tout comme du bananier plantain rentre dans les préoccupations du gouvernement camerounais.dsc01149
  • 2 hectares de palmiers à huiles avec au total 240 palmiers. Pour la ferme, le palmier à huile est une plante d’avenir. La variété ténéra qui est cultivée ici est adaptée au sol de la localité
  • 1 hectare de bananier plantain:
  • Le maraîchage: Pour tous ceux qui s’intéressent à l’entreprenariat rural, le maîchage ici est une idée pour que les populations comprennent l’importance des bas-fonds pendant la saison sèche. Un jeune venu du Nord Cameroun nous aide à mener cette activité. Près d’un demi millier de plants de tomate sont mis en terre, des légumes de toutes sortes poussent en même temps que du maïs. L’une des raison de cette activité est la promotion des cultures de contre saison.entretien d'un plant de palmier
Entretien d’un plan de palmier.
Elevage:
Un accent particulier est mis maintenant sur l’élevage des lapins, des porcs et de la volaile.
La ferme compte en ce moment plus d’une vingtaine de lapines et chaque semaine, on enregistre la naissance d’au moins 7 à 10 petits. Ceci va nécessiter l’agrandissement du clapier et l’extention de l’activité.
de jeunes lapins d'une semaine d'âge
Deux porcs de race sont présentement un exemple pour initier les jeunes à la gestion d’un petit élevage familial.
Qui sont les apprenants dans la ferme:
La ferme de Kaïgama accueille des apprenants venus de tous les horizons. Un groupe de jeunes Baya venus du village  Grand Mboulaye a passé une période de 8 mois dans la ferme. Ils sont repartis très motivés dans leur village décidés à aller mettre en pratique tout ce qu’ils ont observé dans la ferme. Le second groupe composé de 10 jeunes pygmées Baka dont une jeune dame passe en ce moment même leur stage d’observation. L’objectif avec ce deuxième groupe est plus poussé. Peuplé jadis nomade dans la forêt, les Baka sont aujourd’hui presque tous sédentarisés. Mais ils font face au problème foncier. Leur mode de vie dans le passé ne leur a pas permis de s’identifier par rapport à une terre quelconque. La chasse et la cueillette n’ont rien à faire avec l’agriculture pourtant ils doivent maintenant s’y mettre. Pour se faire, ils sont initiés autant que faire se peut aux techniques d’agriculture les plus élémentaires. A leur retour, chacun eux  ramenera 10 plants de palmier à huile pour son propre champ et sa propre famille.Sr Thérèse Beudin en compagnie d'une équipe d'apprenants Baka
Des facilités:
  • Un puits: Pour des besoins d’approvisionnement en eau et surtout pour assurer la qualité de celle-ci, un puits d’une profondeur de 10 mètres environ a été creusé dans le site de la ferme avec l’aide des populations. Des  buses en beton y seront posés dès que l’occasion se présentera.dsc01222
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l‘évolution du puits.
  • Un tracteur et une remorque: Quel cadeau pour la ferme. En effet, le tracteur est d’un apport incalculable pour la ferme et tous ceux qui y travaillent. Il aide au transport du bois mort tronçonné à la ferme, bois qui est aussitôt vendu en ville auprès des ménages qui en font la demande. Il aide aussi au transport des matériaux divers servant à la construction (sable, cailloux…). Très bientôt, sa charrue aidera au labour des hectares de surfaces des cultivateurs  dans le souci d’accroître la production et d’assurer dans la même perspective la sécurité alimentaire des populations.
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le tracteur en plein déchargement chez M. Messe Venant
« Notre petite ferme de Kaïgama se met doucement mais sûrement en place avec l’aide de Dieu et de tous ceux qu’il met sur notre route. A cet effet, je vous renvoie à tous cette phrase car c’est  bien grâce à vous tous et à Dieu bien sûre que nous arrivons à ce résultat, mais encore précaire. Mais nous sommes sur la bonne voie. »: commente  Soeur Thérèse Beudin au cours d’un entretien que nous avons eu avec elle en fin de semaine.dsc01240
Visite de la semaine: La ferme de Kaïgama a reçu en fin de semaine dernière la visite inopinée de Mgr Krinsky recteur de l’Université Internationale de Bertoua (UIB). Frappé par ce qu’il a vu, il a envoyé un SMS qui contenait les mots suivants:  » Ce que j’ai vu m’a beaucoup marqué. J’y ai remarqué qu’il y a la joie, l’entr’aide, le dynamisme…et tout cela est magnifique ».
Cette phrase vous concerne aussi car vous y participez largement.
Départ de la Sr Thérèse pour Kaïgama
Une population dynamique:
Nous ne saurons être reconnaissant envers les populations de Lontimbi et de Kaïgama. C’est elles qui réalisent les grands travaux de la ferme. Sur place viennent d’être construits en matériaux locaux: 2 cases d’habitations pour ceux qui veulent passer quelques jours à la ferme, une case chapelle pour la recueillement. Voyez, n’est-ce pas réellement une ferme bâtie avec l’aide de plusieurs mains ??? Lors des travaux, les deux villages venus nombreux ont sacrifiés plus de 7 heures de travail grâcieusement pour nous aider à construire notre complexe originale.
Vue partielle des travailleurs à Kaïgamaun groupe de jeunes filles en pleine activité
Présentation et réalisation: Venant Messe, Email: messe_venant@yahoo.fr/messe@forestpeoples.org
Supervision: Sr Thérèse Beudin, Email: molprojet@yahoo.fr
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